11.38 - le casque de l'inconnue







Le vent la voix des insectes 
caressent la joue du mélomane mourant
L’un d’eux plus grand que les autres
saute d’une illusion à l’autre
avec un rire muet
qui glace les os livides des déments
Ils sont mourants eux aussi
et ils rient parce que le rire est leur dernière cartouche
et qu’ils veulent tuer un soupir éternel
Mais ils meurent
et leur mort change l’ordre des désirs humains
Un jeune homme pâle
dont les yeux électriques sont les phares des forêts
recueille leur poussière
Il en enduit son front qui devient un canon épouvantable
dirigé contre la destinée de chacun 
Et c’est fini 
les nuages lassés du ciel sont tombés sur la terre
qui achève de cracher ses derniers animaux


b e n j a m i n p é r e t


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